Saint-Laurent-le-Minier Sous l'Ancien Régime, la célébrité du village tient à la présence d'une
importante papeterie créée par M. de Bonnail, qui vendait sa production dans
tout le Languedoc et même au-delà du Rhône en Provence (notamment lors de la
foire de Beaucaire). Cette papeterie était implantée en rive droite de la Vis,
dont elle utilisait l'eau et la force motrice. La Papeterie a, ensuite, été
investie par l'activité minière. Une unité de flottation y a été exploitée
pendant plusieurs décennies. Elle a, enfin, été affectée à l'habitation à partir
des années 1980. C'est, aujourd'hui, le hameau le plus important sur la
commune.
La commune est située sur un territoire marqué par la Vis et par ses
affluents, le Braun, le ruisseau de Maudesse, la Crenze et le Naduel. Ces
deux derniers traversent le village. La Vis, rivière d'une longueur de
57,8 km, prend sa source dans le Parc
national des Cévennes, près du col de l'Homme-Mort dans le département du
Gard. elle forme une large cascade dont le site a été inscrit.
Un pont de pierre des XVe et XVIe siècles enjambe la rivière
immédiatement en aval de la cascade. Un pont canal, en rive gauche,
alimente les jardins du château de Saint-Laurent-Le-Minier.
Le château a été construit en 1664 par Pierre de Sarret et a subi
diverses transformations dans les années 1750 à 1800, période dans
laquelle il arrive par mariage dans la famille de Vissec de Latude.Depuis
1977, la propriété a été divisée en copropriétés. Le château de
Saint-Laurent-le-Minier fait l’objet d’une inscription au titre des
monuments historiques depuis le . placé un peu au-dessus de la
Vis, il et est typique des grandes demeures du Languedoc avec
son jardin à la française, classé et inscrit dans le guide des parcs et
jardins du Languedoc-Roussillon. Ses terrains environnants de 250 hectares
ont été réduits à 7 hectares actuellement. Le château possède une cascade
et un aqueduc qui alimentent la propriété en eau pour les jardins. Les
pavillons qui encadrent la façade sont couverts de toitures à brisis et
possèdent des tuiles vernissées. Il n'est pas sans rappeler, dans son
allure générale mais plus modestement, le château de Castries .
Le secteur de Saint-Laurent-le-Minier a fait l'objet
d'une exploitation des métaux dès l'âge du bronze. Sous l'Ancien Régime, la paroisse s'appelait Saint
Laurent d'Hierle. La commune présente de nombreux sites d'anciennes
exploitations datant pour la plupart d'avant l'invention de la poudre.
Plusieurs de ces sites ont été fouillés et ont donné lieu à des
publications scientifiques. Plus près de nous, deux exploitations modernes
ont été poursuivies à la fin du XIXe siècle et dans le courant du
XXe siècle par des compagnies
renommées, Vieille Montagne et Pennaroya. On y a exploité la blende
et la galène, pour en tirer le zinc et le plomb. Le gisement des Malines a
été le plus tardivement exploité. L'exploitation y a cessé en 1991. Le
ralentissement de l'exploitation minière, puis la fermeture du site ont
induit une forte baisse démographique.
Le climat est à dominante méditerranéenne avec des
influences montagnardes marquées.Sur le schiste, on trouve une
châtaigneraie où domine le taillis. Le calcaire accueille chêne vert et
chêne blanc. Ces deux types de sol permettent une lente colonisation par
le cèdre de l'Atlas.
17 Septembre 2014,
un village dévasté en état de choc Un paysage de désolation, la route
D 110 qui mène jusqu'au village en passant par Ganges est barrée sur 500 mètres, éventrée à
plusieurs endroits, menaçant à tout moment de s’effondrer. Le pont
traversant la Vis donne un spectacle des plus apocalyptiques. Des traces
qui ne trompent pas : troncs d'arbres déracinés qui s'entassent, véhicules
à la verticale bloqués sous le pont, sols instables, le village situé à 500 mètres du
premier pont. A l'intérieur des maisons, plus rien. L'eau est
montée à plus d'un mètre de hauteur, dévastant tout sur son
passage. les épisodes cévenols se déroulent normalement sur
plusieurs jours et donne en moyenne des quantités d'eau comprises entre
200 et 400 mm sans que cela revête un
caractère exceptionnel pour ces régions montagneuses (plus rarement
jusqu'à 600 ou 700 mm au cours d'épisodes
vraiment intenses). Les épisodes orageux durent souvent de 24 h à 76 h, ou
dans les cas les plus rares, peuvent durer plus de 4 jours. Les
précipitations orageuses cessent avec le retour du mistral et de la
tramontane, des courants secs du nord bloquant la remontée des dépressions
maritimes. Ainsi, les épisodes cévenols sont fréquents en automne et se
déroulent plus précisément en septembre, octobre et novembre. Mais des
orages cévenols peuvent aussi se produire (plus rarement) au printemps, en
mars et avril.
Un patrimoine
artistique
C’est à la fin des années 70 que
Jean-François Laguionie, auteur-réalisateur de courts-métrages
d’animation, s’installe à Saint Laurent le Minier, dans un ancien atelier
de bobinage de fil de soie pour commencer la réalisation d’un
long-métrage, Gwen, le livre de sable, puis d’une suite de courts-métrages
pour le cinéma. En 1987, l’association Fabrique devient une société de
production. La Fabrique, sous la houlette désormais de Xavier Julliot,
compte, aujourd’hui, plus d’une centaine d’œuvres a son actif, dont 5
long-métrages. Nombre d’entre eux ont été primés dont la palme d’or du
court métrage au festival de Cannes, en 2010. Chaque année en juillet, a
lieu le Festival international du dessin animé « Cinéma sous les étoiles
».